Le murmure défendu
Te voir à lui, pourtant si désirable,
Me rend fébrile, me rend coupable.
Ton corps offert mais pas à moi,
M’allume, me trouble, me met en émoi.
J’imagine tes soupirs discrets,
Ton silence lourd, tes envies secrètes.
Ton feu bridé, voilé sous tes traits,
Je veux le briser, qu’il soit mon décret.
Pendant qu’il dort, sage et docile,
Ton regard muet, ton cœur fragile,
Me convoite dans l’ombre, sans un mot,
Mais je perçois ton brûlant défaut.
Ouvre-toi, laisse-moi goûter,
Ton miel coule, prêt à m’appeler.
Je mords tes seins, je romps ton cri,
Dans le silence, je te prends à lui.
Dans l’ombre, entre soupirs brûlants,
Nous serons deux amants troublants.
Adieu serments, adieu barrières,
Place au plaisir des âmes adultères.
Puis, habillée comme si de rien,
Tu rejoindras ton quotidien.
Mais je saurai, dans ce silence étroit,
Que je suis ton vice, ton interdit roi.