domingo, 30 de março de 2025

Chut ! Il dort avec sa maman

Chut ! Il dort avec sa maman…


Mon fils, mon ombre de vingt-quatre ans,  
Un jeune arbre plié par le vent,  
Ta voix disait « ça va, papa, je tiens »,  
Mais tes yeux criaient un autre destin.  

À douze ans, le monde s’est brisé,  
Ta mère, un soir, nous a été volée,  
Une balle dans la poitrine, un voleur sans nom,  
Et toi, petit homme, perdu dans le grondement.  

Tu disais « je vais bien », un masque si lourd,  
Mais la nuit, seul, tu cherchais l’amour,  
Dans des pilules, des gorgées amères,  
Opiacés, benzo, codéine en rivière.  

Quatorze ans, et déjà ce refuge,  
Un sirop pour noyer le déluge,  
Tu murmurais « c’est pour tenir debout »,  
Mais chaque dose te volait un bout.  

Je t’ai vu glisser, mon enfant, si discret,  
Souffrir en silence, un cri muet,  
Je voulais t’atteindre, briser ce mur,  
Mais tes chaînes étaient d’une autre nature.  

Et puis, un matin, le silence total,  
Ton souffle éteint, ton corps si pâle,  
Les flacons vides, ton ultime adieu,  
Mon garçon, parti rejoindre les cieux.  

Je t’écris ces lignes, les mains tremblantes,  
Un père brisé, une âme vacillante,  
Dans le silence, je porte ton poids,  
Mon fils, mon amour, perdu dans l’effroi.

Le murmure défendu

Le murmure défendu 


Te voir à lui, pourtant si désirable,  
Me rend fébrile, me rend coupable.  
Ton corps offert mais pas à moi,  
M’allume, me trouble, me met en émoi.  

J’imagine tes soupirs discrets,  
Ton silence lourd, tes envies secrètes.  
Ton feu bridé, voilé sous tes traits,  
Je veux le briser, qu’il soit mon décret.  

Pendant qu’il dort, sage et docile,  
Ton regard muet, ton cœur fragile,  
Me convoite dans l’ombre, sans un mot,  
Mais je perçois ton brûlant défaut.  

Ouvre-toi, laisse-moi goûter,  
Ton miel coule, prêt à m’appeler.  
Je mords tes seins, je romps ton cri,  
Dans le silence, je te prends à lui.  

Dans l’ombre, entre soupirs brûlants,  
Nous serons deux amants troublants.  
Adieu serments, adieu barrières,  
Place au plaisir des âmes adultères.  

Puis, habillée comme si de rien,  
Tu rejoindras ton quotidien.  
Mais je saurai, dans ce silence étroit,  
Que je suis ton vice, ton interdit roi. 

Shazam !

Shazam !


Dans mes vingt-quatre mètres, un trou pourri,  
Le déambulateur stoppe net à l’abri,  
Je chancelle, m’accroche aux murs, aux chambranles,  
Un roi vacillant sur ses terres branlantes

Pas de saleté, les fées veillent au grain,  
Trois fois par semaine, elles tendent la main,  
Mais ce désordre fade, ce décor éteint,  
Réclamait un sursaut, un éclat plus qu’atteint

Aidé par un voisin, pur hasard,
Portant le nom de mon fils, tout récent disparu,
J’ai fixé au mur, dans un geste poignant,
Un tableau, éclat d’un temps révolu.

Mes pas hésitants, mes doigts maladroits,  
Ont sculpté ce chaos en un doux exploit,  
Ce trou pourri d’hier, par mon seul défi,  
S’est mué en trou cosy, mon art le dit

Je m’y tiens, fier, titubant mais ravi,  
Sous les traits tordus d’un maître assouvi,  
Ironie du sort, quel drôle de trophée,  
D’avoir tout changé, à bout de poignées !  

Et si demain, ça penche ou s’effondre,  
Je sourirai, appuyé, dans cette ombre,  
Car ce coin, mon œuvre, malgré mes chaînes,  
Porte un chaos noble que Kandinsky enchaîne.

quinta-feira, 20 de março de 2025

Pause, demi-pause, soupir…

Pause, demi-pause, soupir…

Je souffrais en silence, enfant aux rêves étouffés,
Les accords de ma vie résonnaient, usés.
Alors j’ai plongé, virtuose des descentes,
Bière, whisky, vodka, pinga d’enfance ardente.

Professeur au collège, le feu m’avait quitté,
Plus de swing dans l’âme, juste l’ivresse à dompter.
Mais quand je m’y mettais, flasque en main,
Les enfants chantaient, guidés par mon refrain.

Ma femme, tempête, criait : « Tu n’es qu’un ivrogne ! »
Je lui offrais un solo, un verre en offrande.
Mes amis, lassés, m’ont chassé de leur scène,
« Trop souvent, égaré, tu scandais l’obscène. »

Voici une suggestion de rime avec "désespoir" pour enrichir votre poème, en respectant le ton et le rythme :

Je régnais, enivré, dans mes vapeurs d’alcool,  
Prince des ombres, roi du désespoir.  
Puis, brisé, j’ai posé mes bouteilles et mes mots,  
Sous le poids sombre d’un cruel reposoir.  

Quatre ans d’abstinence, un blues en partage,
Tremblant, pathétique, un maître sans charge.
Pour mes enfants, trésors d’innocence,
J’ai brisé le silence, tenu la cadence.

Mais au bout du chemin, quand l’alcool s’est tu,
Quand, enfin sobre, je pensais revivre,
C’est mon cervelet, traître, qui s’est manifesté,
Un syndrome, qu’ils disent, héritage du passé.

Les verres envolés, mais le mal enraciné,  
L’ivresse partie, mais le corps abîmé.  
Ironie suprême, moi, l’homme sans excès,  
Sobre à jamais, je veille avec tendresse.

Pourtant, ils me portent, et je garde le pas,
L’eau comme tempo, à défaut d’un éclat.
Ex-roi des bars, chef sans baguette,
Héros bancal, mais debout pour la fête.

quarta-feira, 19 de março de 2025

Féssaut

Féssaut

Me voilà, trente-sept piges, un gars du soleil,  
Italo-brésilien, né à Belo, merveille.
Là-bas, les élèves crient « fessô » aux profs, si mignon,  
Alors j’leur dis : « Appelez-moi Féssaut, c’est ma chanson ! »  
Un accent qui roule, un clin d’œil phonétique,  
Pour me sentir chez moi dans ce REP pathétique.  
Collège Mozart, tu parles… un naufrage !
Ces mômes savent pas qui est Mozart, quel dommage !  

Premier cours, j’atterris dans un cirque infernal,  
Ça hurle, ça chahute, un bordel total.  
« Féssaut, ton truc, c’est nul, nous c’est Booba qu’on aime,  
Ton saxo, ta samba, garde ça pour tes poèmes ! »  

Ils connaissent pas Gainsbourg, Nougaro, c’est le désert,  
Leur art, c’est du rap qui cogne, un point c’est l’enfer.  
Mais moi, j’ai du jus, un charisme qui tue,  
Je balance mon accent, mon rire dans leur vue.  
« Écoutez, mes gosses, un son qui dépote,  
Wayne et Milton, ça vaut vos idoles en stock ! »  
Je dégaine du classique, du merengue,
Et ces petits fauves, ben, ils suivent ma déglingue.

Les semaines filent, je les mate doucement,  
Moi, Féssaut, je les plie dans mon vent triomphant.  
Un gosse tape un rythme sur un vieux bout de bois, 
Un autre siffle du Jobim, oubliant ses émois.  
« Féssaut, ton délire d’intello, ça déchire ! »  
Je souris, modeste, savourant leur délire.  
Booba reste leur roi, leur dieu du bitume,  
Mais j’leur ai glissé un monde, une plume qui fume.  

Moi, Féssaut, mi-clown, mi-savant du son,  
J’ai ramené Belo Horizonte dans leur feuilleton.  
Avec mon « fessô » et mon savoir qui cogne,  
J’ai dompté ces sauvages, quel rêve qui résonne !  
Ils me kiffent, ils rient, ils me lancent en chœur,  
« Féssaut, t’es barje, mais t’as du cœur ! »

Février 2015

Glória a Deus

Glória a Deus 


Oh, fiéis de espírito ralo, frágeis como taquara seca,  
Que marcham em rebanho, guiados pela lorota bem-feita,  
Com olhos vendados por versículos tortos, mal lidos,  
E ouvidos tapados ao som do bom senso perdido.  
Acreditam num deus de prateleira, made in homo sapiens,  
Que promete Porsche e mansão, enquanto o dízimo engorda os seus cães.  

Os pastores, oh, que primor de hipocrisia lustrosa,  
Com ternos caros e jatinhos, pregam a cruz gloriosa.  
“Deus quer teu sucesso!” – berram, com o cofre a tilintar,  
Mas o milagre é só deles, que vivem a se locupletar.  
Pedófilos de púlpito, traficantes de oração,  
Alcoólatras de vinho santo, mestres da depravação.  
E o rebanho aplaude, cego, com fervor de novela,  
Enquanto o dízimo paga o iate e a amante modelo na janela.  

Sofre o pobre? Culpa do capeta, esse vilão de folhetim!  
Morre o justo? É Satanás, com seu script de mau fim!  
Mas o deus que criaram, esse artesanato da mente,  
É quem ri por último, afiando o fim da gente.  
Pois se o homem o inventou, com tinta e papel amarelado,  
Também o fará carrasco, num apocalipse bem ensaiado.  

E há os que gritam “Israel!” com saliva e bandeirinha,  
Como se o povo eleito tivesse Jesus na listinha.  
Esquecem que o Cristo, palestino de pele tisnada,  
Foi cruxificado por Roma, não por quem hoje é louvada.  
Defendem a direita, com unhas e dentes cerrados,  
Mas Jesus, o primeiro comuna, partiu pão pros esfaimados!  
“Vendam seus bens!” – ele disse, num livro de estórias mil,  
E os pastores riem, contando notas no camarim sutil.  

Oh, ignorância bendita, que faz o rebanho balir,  
Entre o “aleluia” rouco e o cheque a cair.  
Deus é o shopping, o pastor é o rei,  
E o fiel? Um otário, na fila do “amém” sem porquê. 

quarta-feira, 12 de março de 2025

O Peso das sombras

O Peso das Sombras

Seu berço foi um dia colo,
mãos que afagavam sonhos,
olhos que brilhavam esperança.
Mas a vida, impiedosa,
desfez sua infância em destroços.

Levaram sua mãe,
rasgaram sua história,
e você, ainda menino,
aprendeu que o mundo
tem mãos que apertam o pescoço,
não o abraço.

Doze anos é tempo demais
para um luto que nunca cessa.
Seu corpo cresceu,
sua dor também.
E a cada gole, a cada dose,
era menos mundo em seus olhos,
menos peso nos seus passos,
menos ar nos seus pulmões.

No fim, a sombra te venceu.
Não foi o xarope, nem o ópio,
mas a saudade insuportável,
o vazio irremediável
de quem um dia
só queria voltar para casa.

Agora dorme sem pesadelos.
Agora, talvez, a mãe te embale.

Paris, 07/10/2024